Sémantique et dictionnaires : le carburant du BIM

Les travaux menés collectivement par buildingSMART France et le PN MINnD sur le sujet de la structuration des données dans l’openBIM (cf article introductif sur l’openBIM) peuvent être imagés par une fusée à 3 étages :

  • Les travaux sur la sémantique et les dictionnaires de propriétés permettent de fabriquer le carburant de la fusée ;
  • La modélisation des ouvrages, au travers des IFC, constitue les moteurs de la fusée alimentés par la sémantique qui vont créer la poussée nécessaire au véhicule spatial ;
  • Au sommet, il y a le véhicule spatial utilisant à la poussée des moteurs qui permet à l’équipage de réaliser sa mission : c’est la partie collaborative.

Le 1er étage de la fusée openBIM pour atteindre la continuité numérique

La mise en œuvre collaborative d’usages utilisant des outils numériques et impliquant des acteurs de plusieurs domaines suppose l’utilisation d’une sémantique partagée, harmonisée et structurée.

Le modèle conceptuel IFC n’a pas vocation à supporter la description intégrale de la sémantique, ni de l’ensemble des métiers de la construction ni dans toutes les langues. Aussi, il est indispensable que la description des objets, des produits et des ouvrages bénéficie d’une définition normalisée afin de pouvoir en garantir la qualité et l’unicité. Cela permettra également la formalisation d’exigences ainsi que leur évaluation. Or par exemple, les normes ISO 22274 : 2013 et ISO 12006-2 : 2015 limitent la couverture de plusieurs points de vue et sont sources de doublons. Les travaux menés ces dernières années par buildingSMART France et le PN MINnD confirment en effet que la méthode la plus répandue utilisant des standards internationaux de systèmes de classifications présente des limites qui ne permettent pas de répondre pleinement, efficacement et durablement aux enjeux actuels (cf rapport et guide d’implémentation de bSFrance ici). C’est pourquoi des méthodes alternatives ont été développées pour définir, structurer, héberger et harmoniser, fédérer des sources sémantiques diverses. Parmi celles-ci, on peut retenir les technologies utilisées dans web sémantique et le linked data, telles que les ontologies, ou encore les dictionnaires de données comme le bSDD (cf article : un Français product manager du bSDD).

Comme pour les systèmes de classification, il n’existera certainement jamais de dictionnaire unique, comportant les définitions des propriétés de tous les pays, toutes les réglementations, toutes les normes, tous les cas d’usage métier. C’est pourquoi, il est capital que tous les dictionnaires puissent être fédérés – incluant la prise en compte des systèmes de classification – autour d’une méthode commune de description, de structuration et d’accès via des APIs normalisées. La France est à l’initiative de la NF EN ISO 23386 « Propriétés des produits et systèmes utilisés en construction – Définition des propriétés, méthodologie de création et de gestion des propriétés » traitant justement de cette méthode. L’externalisation de la sémantique métier dans des dictionnaires permet d’ailleurs le développement d’outils logiciels dédié uniquement à l’implémentation du modèle conceptuel IFC.

Spécification IFC, documentation IFC (dans Ressources) ; objets IFC et mamping de classification (dans Services) : direction le Site technique BSF (bsfrance.org)

 

X