Tout le monde s’accorde à dire que le plus important dans le BIM, c’est le « i » qui signifie Information. Cela fait référence à la « sémantique » dans le BIM. Mais qu’est-ce que veut dire « sémantique » ? Pourquoi est-ce aussi important ? A quoi servent les dictionnaires de données ?… Faisons le tour !

Au commencement il y a… les données
En effet, il est question avant tout d’enrichir la maquette numérique d’un ouvrage grâce à des données structurées et des informations compréhensibles, afin de permettre à l’ensemble des acteurs d’un projet d’être plus efficaces, de mieux échanger et de mieux se comprendre, pour rationaliser toutes les étapes de la construction jusqu’à la déconstruction. C’est bien cette notion de données, en tant qu’informations essentielles et prioritaires pour définir un système constructif, qui est au cœur des enjeux du BIM. Cette notion de data est d’autant plus importante dans une opération en BIM, qu’elle implique une multitude d’acteurs issue de domaines d’activité très divers, où tous utilisent des outils numériques propres à leurs métiers.  

Au-delà de l’interopérabilité logicielle
Cette question d’échanges de données entre tous ces acteurs trouve une partie de sa réponse dans la notion d’interopérabilité. L’interopérabilité, notamment grâce à l’IFC, vise à favoriser le dialogue et la collaboration entre les parties prenantes d’une opération, en permettant aux logiciels de communiquer entre eux. Le souci réside dans le fait que les logiciels savent communiquer entre eux, mais « sans se comprendre » réellement. De plus, les acteurs – nombreux dans le cycle de vie d’un bâtiment – disposent tous d’un langage métier, d’une sémantique qui leur est propre. La définition d’un objet dans la maquette numérique d’un ouvrage peut donc différer d’un professionnel à l’autre. Une terminologie métier – structurée et partageable – est alors primordiale.  Tout l’enjeu ici consiste donc à permettre une continuité numérique de la donnée tout au long du cycle de vie de l’ouvrage, et ce en adoptant un vocabulaire commun afin de créer de la convergence. 

Les dictionnaires de données
Un dictionnaire de données permet de définir et héberger les informations de référence, nécessaires à la constitution d’un modèle de données. Pour le BIM, ces data de références sont portées par le vocabulaire métier des contributeurs d’un projet, et plus généralement des professionnels de l’immobilier, des exploitants, gestionnaires ou mainteneurs. La terminologie utilisée par les acteurs pouvant être différente entre les métiers, les dictionnaires de données permettent d’assurer la continuité des data dans un environnement numérique.  Le principe de dictionnaire de data BIM va ainsi permettre aux acteurs de la construction de communiquer entre eux et de se comprendre grâce à un vocabulaire partagé. Les data contenues dans ces dictionnaires pourront ainsi être utilisées dans les maquettes numériques à chaque étape du cycle de vie d’un ouvrage. Un dictionnaire de données rendra la description de ces dernières, plus agile, afin d’améliorer encore davantage la qualité du process. Il n’existera certainement jamais de dictionnaire unique, comportant les définitions des propriétés de tous les pays, toutes les réglementations, toutes les normes, tous les cas d’usage métier… C’est pourquoi, il est capital que tous les dictionnaires puissent être fédérés – incluant la prise en compte de systèmes de classification – autour d’une méthode commune de description, de structuration et d’accès via des APIs normalisées. 

Semantics4BIM, une clé : Semantics4BIM – A tool of bSDD
Et c’est là tout l’enjeu de ce que propose buildingSMART France avec le service Sémantics4BIM. Nous sommes convaincus que les dictionnaires apporteront une maitrise de la qualification des données pour l’ensemble des activités de la construction et de l’immobilier. Ainsi, il sera plus aisé de définir et de comprendre les données échangées entre les intervenants. Cela permettra de faciliter d’autres utilisations telles que la réalisation et l’itération d’analyses et de calculs, ou la comparaison et la sélection numériquement des systèmes constructifs et des produits mis en œuvre. L’enjeux est de donner aux utilisateurs une réponse à des problématiques diverses – de coût ou environnementales – (par exemple en choisissant des matériaux respectueux de l’environnement et qui répondent au cahier des charges du client). Et pour cela il est nécessaire de s’appuyer sur une organisation commune de définitions permettant cet usage. Article Semantics4BIM la brique manquante à l’intéroperabilité des données | buildingSMART France, association des acteurs du BIM en France. (buildingsmartfrance-mediaconstruct.fr)

Et si on voit plus loin, comme il n’y a pas de calculs « carbone » sans qualification des données d’une maquette numérique voire d’un jumeau numérique, le sujet de la sémantique est en corrélation directe avec la “taxonomie européenne”* qui doit permettre de mesurer et de rendre transparent la part “verte” des activités d’une entreprise, pour inciter notamment des placements financiers respectant le Green Deal. La sémantique dans le BIM devient ainsi centrale dès que l’on regarde du côté de l’Europe et du climat. 

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