Les conditions pour développer un BIM pragmatique  

Après avoir interrogé la communauté LinkedIn sur la notion de BIM frugal – cf article – nous vous avons proposé un second sondage, cette fois-ci sur les conditions nécessaires pour développer un BIM pragmatique, toujours en regard de la vision de trois administrateurs de buildingSMART France. Alors pour les répondants, le BIM pragmatique passe par : 

  • la volonté des donneurs d’ordre à 39 %  
  • La formation à 34 %  
  • La collaboration et le partage de données à 27 %  

Le BIM pragmatique passe par la volonté du MO-exploitant. Pour Thibault Bourdel, « Depuis 2 ans, je constate une évolution des objectifs BIM de nos maîtres d’ouvrage. En abandonnant peu à peu l’usage prioritaire de la communication, ils se saisissent des atouts techniques de la maquette et des données BIM : aide à la décision, reporting en data visualisation, contrôle des programmes, études de site en CIM, etc. Pour continuer à déployer un BIM pragmatique, il faut poursuivre les efforts engagés dans la sensibilisation et la pédagogie vis-à-vis des maîtres d’ouvrages-exploitants. Il faut également que la démarche soit portée par des acteurs de référence comme buildingSMART France auprès des pouvoirs publics voire de l’Europe (cf Manifeste openBIM au service de la construction décarboné). J’insiste aussi sur l’importance de se faire accompagner dans les projets BIM par des AMO sensibles à cette démarche de frugalité dans le BIM. Il y en a de plus en plus dans notre pays, et on peut les reconnaître notamment au travers de leurs certifications, voire leur implication dans des organisations soutenant l’openBIM”. Et Nicolas Vallette de compléter “Ce qui est sûr, c’est que sans une volonté farouche du maître d’ouvrage, on ne peut rien faire. Mais il faut que le maître d’ouvrage y trouve son intérêt si l’on veut mettre en mouvement toute la chaîne. Ça peut bien sûr être un intérêt financier mais aussi un intérêt de fonctionnement, notamment au regard de la Gestion Exploitation Maintenance. Si le maître d’ouvrage comprend que la maquette est au coeur du process et que, reliée à différents outils, elle peut automatiser certaines tâches, il y verra un intérêt concret et là encore, pragmatique parce que la démarche lui fera gagner du temps”. 

Le BIM pragmatique passe par la formation.  Pour Nicolas Valette “On pourrait en faire une utilisation pragmatique mais tout le monde ne le fait pas. La problématique est souvent le manque de formation car le BIM, c’est surtout une méthode, une manière de travailler. Je constate qu’on applique trop les méthodes de travail d’avant alors que le BIM comporte en lui-même sa propre méthodologie. Apprendre à faire fonctionner son logiciel est une étape, apprendre à le connecter aux autres logiciels en est une autre, etc. Cet apprentissage-là n’est pas inné et il demande un peu de temps et de l’expérience. La formation est une des clés pour la bonne mise en oeuvre d’un BIM frugal ». 

Le BIM pragmatique passe par la collaboration-partage des données. Pour Jean-Baptiste Coutanceau “Un BIM pragmatique, c’est un BIM qui met la collaboration et le partage de données au centre du projet. Je pense aussi que pour penser « pragmatique », il faut penser « pratique » Le BIM pragmatique, qui n’est pas forcément un BIM plus simple mais un BIM plus adapté, doit permettre de mettre en œuvre plus facilement la collaboration entre tous les acteurs du projet. Un des enjeux du projet et plus généralement du monde la construction, c’est le calcul du bilan carbone, la maîtrise des ressources, la maîtrise de l’impact environnemental sur son environnement proche. Nous sommes tous convaincus sur le BIM contribue à cela. Dire que l’on fait du BIM pour du BIM, ça n’est pas pragmatique et n’a pas véritablement de sens. En revanche, faire du BIM pour favoriser la transition énergétique et environnementale, ça a du sens et ça encre le pragmatisme de la démarche”. 

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