Innover avec les IFC pour plus d’interopérabilité

Juil 11, 2019

Les IFC ont été implémentés par beaucoup d’éditeurs de logiciels de toutes tailles et ont suscité de grands espoirs parmi les utilisateurs. C’est un fait remarquable. C’est pourquoi les IFC sont considérés comme la solution au problème d’interopérabilité. Mais de quel type d’interopérabilité parlons-nous ? L’objectif de ce questionnement sur « l’externalisation de la sémantique métier » est de contribuer à l’enrichissement du débat au sein de bSI autour des IFC en lien avec le bSDD : tel est le cas depuis le sommet technique de bSI à Tokyo (oct.2018). La question soulevée par buildingSMART France est devenue un nouveau sujet de travail pour la communauté de l’openBIM.

L’interopérabilité à l’aune des pratiques-métiers nationales : mind the gap

Comme nous le savons tous, les IFC ce sont les données, et pas seulement la géométrie. Mais quelles données et quelle géométrie ? Aujourd’hui, en tant qu’utilisateurs de l’openBIM, nous sommes confrontés à la divergence entre nos pratiques et les IFC en tant que norme.

  • Nos pratiques sont entièrement soumises à des normes métier locales. Ces normes structurent les données utilisées pour concevoir, construire et exploiter les bâtiments. Elles sont principalement nationales ou régionales même si elles sont parfois applicables à un niveau multi-national comme les normes CEN en Europe. Personne n’imagine appliquer les mêmes normes au Japon et en France ! Cependant, les IFC sont une norme internationale. Cela implique que les classes métier des IFC doivent être extrêmement générales… tellement générales qu’elles ne prennent pas en considération les besoins réels des acteurs de l’Industrie de la construction qui doivent utiliser les normes locales.
  • Les propriétés géométriques sont liées à la représentation de l’objet. Cela signifie que lorsque vous modifiez la valeur d’une propriété géométrique, la géométrie de l’objet change en conséquence. En IFC, il n’y a pas de propriétés géométriques. Par conséquent, lorsque vous transférez un objet en IFC, sa géométrie est gelée et vous ne pouvez plus la modifier.

All you need is…IFC et un dictionnaire pour plus d’interopérabilité

Alors est-ce la fin de l’histoire ? Certainement pas c’est au contraire un enjeu de progrès au sein de bSI et de ses chapitres.  Ce que buildingSMART France veut montrer, c’est que les IFC sont prêts à répondre aux besoins de l’Industrie de la construction. Ils disposent déjà de tous les mécanismes nécessaires pour intégrer les normes locales, prendre en charge les propriétés géométriques et ainsi tenir leurs promesses d’interopérabilité… c’est loin d’être une vue de l’esprit. 

Nous pouvons relier les 2 côtés du fossé – entre normes métier locales que tout le monde doit suivre pendant la conception, la construction et l’exploitation de tout projet réel, et les IFC correspondant à scénario d’échange de données spécifique – en utilisant un dictionnaire de données. Le dictionnaire de données capture la sémantique métier à partir des normes métiers locales. On utilise ainsi le bSDD comme un pont entre les modèles IFC et la sémantique métier. Le fichier IFC intègre la sémantique. En conséquence, le dictionnaire de données agit en tant que référence partagée et le fichier IFC concrétise l’interopérabilité. Grâce au travail fantastique réalisé par l’IFC Model Group et l’équipe du bSDD, nous avons déjà tous les outils dont nous avons besoin :

  • du côté du dictionnaire, nous avons les GUID (Identifiant Globalement Unique) ;
  • et du coté des IFC nous avons les classes existantes – IfcLibraryReference et IfcConstraint- pour lier les objets, leurs propriétés et leurs représentations dans les modèles à la sémantique métier.

Recommandations « IFC et sémantique métier » de bSFrance-Mediaconstruct

  • La promotion par bSI de l’utilisation de dictionnaires conforme à l’ISO 12006-3 (IFD) et à la pr EN-ISO 23386 (anciennement XP P07-150 dite PPBIM) comme sources premières de définitions métier.
  • Les dictionnaires devraient permettre la description de géométries paramétriques via des schémas sémantisés.
  • Mise en valeur des logiciels certifiés par bSI, compatibles avec le scénario proposé.

Un groupe de travail au sein de bSFrance mené par Daniel Saïd (Bouygues Construction) est à l’initiative de cette réflexion, et continue de plancher sur cette question.

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