Qu’est-ce que le format IFC ?
Les IFC sont un format d’échange de données ouvert (non-propriétaire) qui permet d’échanger des données liées à un projet BIM, quels que soient les outils informatiques des divers acteurs. IFC signifie Industry Foundation Classes, et peut se traduire aussi par Information For Construction. Les données fournies via les IFC peuvent porter sur de multiples aspects : site, bâtiment, étages, équipements et fonctionnalités, composants et liens entre eux, produits qui constituent les ouvrages… Ce qui compte c’est que ce format structure, organise et hiérarchise les informations, permettant ainsi de facilement les retrouver.
Formats d’échanges
Les modèles de données doivent pouvoir être échangés au travers du format IFC 2×3 TC1, conforme à la norme ISO 10303-21:2002, avec l’extension de fichier .ifc. La version IFC4, bien que publiée officiellement, n’est pas encore implémentée dans tous les logiciels-métiers. Une liste des logiciels compatibles en import/export est disponible sur le site buildingSMART.
Une question sur les IFC ?
Rendez-vous sur la plateforme collaborative BIMstandards. Une thématique de discussion est consacrée au format IFC. Posez vos questions, exprimez-vous, partagez votre expérience !
Une question sur les IFC ?
Rendez-vous sur la plateforme collaborative BIMstandards. Une thématique de discussion est consacrée au format IFC. Posez vos questions, exprimez-vous, partagez votre expérience !
Versions IFC
Depuis la version IFC1.0 en 1997, buildingSMART développe et améliore continuellement ce standard majeur. La version IFC4 est une norme ISO (16 739) depuis mars 2013. Elle va progressivement devenir la référence. La version suivante (IFC5) traitera principalement du domaine des infrastructures.
Version | Date de publication | Documentation |
---|---|---|
IFC5 | (en développement) | Documentation |
IFC4-Add2 | juillet 2016 | Documentation |
IFC4-Add1 | juillet 2015 | Documentation |
IFC4 (anciennement 2x4) | mars 2013 | Documentation |
IFC2x3-TC1 | juillet 2007 | |
IFC2x3 | février 2006 | |
IFC2x2-Add1 | juillet 2004 | |
IFC2x2 | mai 2003 | |
IFC2x-Add1 | octobre 2001 | |
IFC2x | octobre 2000 | |
IFC2.0 | 1999 | |
IFC1.5 | 1998 | |
IFC1.0 | 1997 |
L’association buildingSMART a tout naturellement donné au format IFC son logo des 4 anneaux qui symbolisent la collaboration à travers toutes les phases de projet.
Catégories d’objets
De manière générale, les éléments du bâti seront modélisés avec les outils adéquats dans les logiciels-métiers. Par exemple, bien utiliser l’outil “poteau” pour un objet IfcColumn.
Il faut à tout prix éviter de “forcer” les classifications IFC des objets, car cela leur fait perdre une logique de construction géométrique pouvant fausser les quantitatifs ou simulations. L’utilisation des objets “proxy” (IfcBuildingElementProxy) devra être évitée au maximum ; en cas d’utilisation, le nom de l’objet (IfcBuildingElementProxy.Name) explicitera la qualité de l’objet en question.
Chaque intervenant veillera donc à bien renseigner la classe IFC de chaque objet. Une traduction des classifications est disponible sur la page Objets IFC.
Identifiant unique (GUID)
Chaque objet de la maquette possède également un identifiant unique (GUID) du type « 167KXdKof41x8LiwyqdgRN« , permettant une traçabilité dans les échanges. Attention à bien conserver cet identifiant lors des imports / exports de maquettes.
Types d’objets
Les types (IfcTypeObject) permettent de regrouper les objets possédants des caractéristiques communes. Pour éviter des saisies multiples au niveau des occurrences, on inscrira de préférence les propriétés au niveau du type (par exemple : nom du fabricant, matériau, etc.)
Chaque catégorie IFC possède un type associé, par exemple pour une poutre :
- IfcBeam (occurrence)
- IfcBeamType (type).
Systèmes
Les systèmes (IfcSystem) combinent plusieurs parties d’un ensemble destiné à une fonction unique. Ils sont généralement utilisés pour regrouper des réseaux techniques (chauffage, ventilation, électricité).
Propriétés d’objets
Les propriétés d’objets se présentent de 3 manières :
- des attributs généraux normalisés : Nom, Description, GUID
- des jeux de propriétés (“Property Sets”) également normalisés par l’IFC, spécifiques aux types d’objets
- des jeux de propriétés personnalisés par l’utilisateur, pour couvrir des besoins d’échange non prévus par la norme.
Par exemple pour un mur :
IfcWallStandardCase
Attributes (attributs généraux normalisés)
> GlobalId
> Name
> Description
> ObjectType
Pset_WallCommon (propriétés normalisés)
> AcousticRating
> Combustible
> Compartmentation
> ExtendToStructure
> FireRating
> IsExternal
> LoadBearing
> Reference
> SurfaceSpreadOfFlame
> ThermalTransmittance
F6_Pset_Economiste (propriétés personnalisées)
> CodeCctp
> Nomenclature
Il est conseillé d’utiliser au maximum les jeux de propriétés normalisés afin de faciliter les échanges.
Bien qu’il existe une multitude de propriétés possibles sur chaque objet, il est conseillé de renseigner à minima les propriétés suivantes :
- Name : nom de l’occurrence
- IsExternal : permet de définir si l’objet fait partie de l’enveloppe du bâtiment (toitures, mur, portes, fenêtres) ; valeur TRUE ou FALSE
- LoadBearing : permet de définir si l’objet est structurel ; valeur TRUE ou FALSE.
Unités de travail
L’équipe projet doit adopter des unités de travail communes (longueurs, surfaces, volumes, angles, etc…), qui sont indiquées dans la convention de projet BIM. Ces unités doivent être configurées dans les réglages d’import / export IFC.
Interfaces métiers
Chaque discipline possède des exigences concernant la méthode de modélisation des objets : volumique, analytique, etc…
En fonction des objectifs BIM visés sur le projet, il convient de faire la synthèse entre les différents intervenants afin d’identifier les éventuelles incompatibilités et la méthode de modélisation à adopter.
Niveaux de développement
Les niveaux de développement ont été développés afin de délimiter la qualité et la précision à intégrer dans une maquette numérique à chaque phase de projet. Différentes spécifications ont été développées selon les besoins et les pays.
cf. la spécification LOD (Level of Development), développée aux Etats-Unis par l’organisation BIMFORUM qui s’attache à décrire différents niveaux de développements pour chaque type d’objet composant le bâti.
cf. en France, une spécification plus synthétique des niveaux de développement par phase de projet a été réalisée par Syntec Ingénierie et publiée dans un Cahier Pratique Le Moniteur – BIM/Maquette Numérique. Son objectif est de définir des exigences sur le contenu général de la maquette numérique à chaque phase et pour les différents lots de la construction.
Voici les différents Niveaux de Développement définis par Syntec Ingénierie :
ND (Niveau de Développement) | Correspondance loi MOP |
---|---|
ND 1 | Esquisse |
ND 2 | Avant-Projet Sommaire, Permis de Construire |
ND 3 | Avant-Projet Détaillé, Pré-Synthèse, PRO/DCE |
ND 4 | Synthèse, Etudes d'exécution, construction |
ND 5 | Dossier des Ouvrages Exécutés |
ND 6 | Exploitation |
Pour en savoir plus :
Historique des niveaux de développement, voir l’article (en anglais) THE MANY FACES OF ‘LOD’, par Marzia Bolpagni sur le site BIM ThinkSpace.