BBC pour dire aussi BIM bas carbone

La Stratégie nationale bas carbone (SNBC) française, développée en 2015 dans le prolongement de la signature de l’Accord de Paris, prévoit de réduire les émissions de gaz à effet de serre et notamment d’atteindre d’ici 2050 la neutralité carbone, afin d’atténuer les effets du changement climatique. La très longue durée de vie des ouvrages leur donne une place à part dans la lutte contre le changement climatique. De plus, le ministère de la Transition écologique a récemment établi qu’en France, l’activité des infrastructures représente 4 % des émissions de CO2 ; 54 % lorsque le calcul prend en compte l’usage de ces ouvrages. Le bâtiment représente quant à lui près de 45 % de la consommation d’énergie nationale et près de 25 % des émissions de gaz à effet de serre.

Pour atteindre les objectifs de la SNBC à l’horizon 2050, une décarbonation quasi-complète du secteur du bâtiment est nécessaire. Le gouvernement français ambitionne « de généraliser les bâtiments à énergie positive et déployer les bâtiments à faible empreinte carbone ». Depuis 2015, le bilan du premier budget carbone (2015-2018) a révélé que, sur la période 2014-2017, les émissions du secteur ont augmenté de 8 %, alors que la moyenne nationale a été réduite de 1 %. Les bâtiments, les quartiers, la ville et les infrastructures qui les relient et les alimentent, sont un écosystème interdépendant. Pour être efficaces, les solutions et les moyens alloués pour répondre aux objectifs bas carbones doivent se penser de façon globale et sur l’ensemble de leurs cycles de vies.

Ainsi, les exigences environnementales doivent être traitées comme un cas d’usage exploitant les standards openBIM. Pour y parvenir, il est nécessaire d’identifier et structurer dans un dictionnaire de données, les propriétés nécessaires à la mise en œuvre des exigences et des méthodes de calculs.

A la une :

  • 7/09 : enerJ Meeting Paris « Construire et rénover – Objectif 2050 » où il sera aussi question de transition numérique pour la transition énergétique dans la construction. Inscription code bsmc2021p
  • 14-16 BePOSITIVE (Lyon) : Démontrons que la transition numérique est au service des bâtiments durables. Point contact 4.5m² à 2keHT pour les membres bSFrance. Pour réserver c’est ici. Conférence BIM Bas carbone prévue.
  • Replay de la conférence « L’openBIM pour répondre aux enjeux du bas carbone » à BIM World 2021 : L’openBIM pour répondre aux enjeux du Bas Carbone. – BUILDING 360

 

L’openBIM et la problématique de l’Analyse du Cycle de Vie d’un bâtiment (ACV)

A l’initiative de travaux de bSFrance, chapitre français de buildingSMART International , les IFC comportent deux jeux de propriétés spécifiques :

  • Pset_EnvironmentalImpactIndicators : indicateurs d’impacts environnementaux liés à une unité fonctionnelle.
  • Pset_EnvironmentalImpactValues : valeurs des impacts environnementaux d’un élément, correspondant aux indicateurs définis dans le PSet EnvironmentalImpactIndicators.

Ces deux jeux de propriétés, associés à la norme ISO 14040 – qui spécifie les principes et le cadre applicables à la réalisation d’analyses du cycle de vie – comportent les indicateurs d’impacts définis dans la norme NF EN 15804. Ces propriétés et leurs définitions sont accessibles sur le bSDD (http://bsdd.buildingsmart.org) : leur utilisation dans les échanges openBIM doit permettre de réaliser facilement des ACV pour améliorer la durabilité des constructions. Les propriétés issues de la norme NF EN 15804 ont également été validées par les experts de l’expérimentation PPBIM, menée par buildingSMART France-Mediaconstruct dans le cadre d’un projet PTNB.

Pour mieux comprendre l’interaction IFC, propriétés et dictionnaires

    • La norme EN ISO 16739 :2016, les IFC (Industry Foundation Classes) spécifie un modèle conceptuel de données et un modèle d’échange pour le BIM. C’est un format ouvert qui permet l’interopérabilité entre tous les logiciels dans un processus BIM, développé par buildingSMART International ; on parle d’openBIM. Chaque objet présent dans la maquette numérique ainsi partagée comporte un certain nombre de propriétés qui lui sont spécifiques. Les IFC proposent des jeux de propriétés (PSets – Property Sets) triés et classés selon leur usage. Chaque logiciel participant à l’échange peut ajouter ses propres jeux de propriétés destinés à un usage spécifique ou palliant un manque dans la norme.
    • La norme EN ISO 12006-3 : 2016 décrit quant à elle, comment structurer des dictionnaires en utilisant des notions de concepts, de regroupements de concepts et de relations entre concepts. C’est un modèle de description de taxonomies qui s’appuie sur le langage EXPRESS (ISO 10303-11).
    • Le buildingSMART Data Dictionary (bSDD) – opéré et mis à disposition par buildingSMART International – est une implémentation de la norme ISO 12006-3. Il permet de centraliser les définitions de propriétés et groupes de propriétés (cf pr EN ISO 23386) issus de dictionnaires et/ou classifications hétérogènes en les structurant selon leur contexte d’usage. Le bSDD comporte notamment la définition et les traductions des toutes les propriétés présentes dans les PSets IFC. Les différents travaux réalisés en France, notamment dans le cadre de la norme XP P07-150, montrent que les propriétés des ouvrages ou produits présents dans une maquette numérique doivent s’appuyer sur des documents de référence (de préférence normatifs) et être validés par des panels d’experts spécifiques au domaine de la propriété.
X