Les acteurs de l’électricité n’avaient jusque-là que peu d’outils adaptés à leur usage spécifique du BIM. En 2015, Schneider Electric a décidé de corriger cette situation afin de répondre à leurs besoins. Bertrand Lack, responsable Digital Customer experience software présente les diverses étapes qui permettront au secteur électrique de s’approprier le BIM.

Au fait de l’impact potentiel du BIM, Schneider Electric a suivi cette nouvelle technologie dès son apparition. Son engagement envers cet outil s’est toutefois intensifié suite à diverses remontées terrain. « La demande de nos vendeurs est devenue plus pressante. On leur réclamait un modèle BIM et ils se tournaient vers nous pour l’obtenir », explique Bertrand Lack. Schneider Electric a alors décidé d’enclencher des actions afin que le monde de l’électricité soit davantage pris en compte par le BIM.

Valoriser le monde électrique

Le BIM offre aujourd’hui plusieurs promesses. Gain de temps, d’argent, réduction des risques mais aussi optimisation de la gestion de patrimoine. Pour que cette dernière soit effective, il est essentiel que tous les acteurs aient pu accéder et contribuer à la maquette numérique. « La Business Unit Partner de Schneider Electric a développé une relation approfondie avec les acteurs de la construction. Nous les avons doté d’outils logiciels de chiffrage, de conception, d’archivage afin qu’ils gagnent en efficacité au quotidien. Tous ces outils devront donc naturellement devenir compatibles avec le BIM. Le monde électrique est un peu en retard concernant cette technologie. Si les logiciels BIM prennent en compte la dimension MEP (Mecanical Electrical and Plombing), le « E » y est en minuscule. Il faut donc que nous fournissions aux acteurs de l’électricité, des outils, des modèles, une assistance pour qu’ils utilisent le BIM dont ils auront sans nul doute besoin », argumente Bertrand Lack.

Etape 1 : une bibliothèque

Schneider Electric s’engage dans une transformation progressive qui comprend plusieurs étapes. La première ? Les bibliothèques. « Aujourd’hui, ces dernières posent deux problèmes : l’absence de format et de standard métier. C’est pourquoi nous contribuons à une initiative telle que le PPBIM. Il nous fournira un format sur lequel nous baser, explique Bertrand Lack. En fait, le PPBIM est un prérequis. Il permettra d’avoir un vocabulaire commun, un format pour décrire les objets de manière standardisée. Cette étape est enclenchée, nous créons actuellement une bibliothèque de standards BIM du monde électrique. Toutefois et paradoxalement, une bibliothèque BIM est plutôt statique et figée, ce qui est contraire à l’esprit du BIM. Par exemple, comment peut-on mettre dans un objet de bibliothèque une information individualisée de type date de fabrication ? »

Etape 2 : un éco-systèmes d’outils

Aussi, le challenge sera ensuite de créer tout un écosystème d’outils et de plateformes d’échanges pour les installateurs électriques. En effet, « un tableau électrique étant toujours unique, on ne peut fournir simplement une bibliothèque. Il faut aller plus loin et proposer des outils de conception, de chiffrages, et de réalisations afin que les informations de la maquette numérique du bâtiment puissent être récupérées puis intégrées dans l’outil de conception de tableau, précise Bertrand Lack. Finalement, les acteurs de la mise en œuvre que sont les éditeurs de logiciels devraient travailler de concert afin de créer des configurateurs – des outils permettant de concevoir un tableau électrique ou un système de gestion du bâtiment – qui soient compatibles avec le BIM. » Avec la mise en place de cet écosystème d’outils, la manière de travailler des tableautiers, des installateurs et des systèmes intégrateurs va évoluer. Schneider Electric accompagnera alors ce changement par le biais de formations.

Etape 3 : penser BIM ensemble

Schneider Electric anticipe déjà une troisième étape indispensable : interagir avec les autres. Autres fabricants, autres métiers (« Le tableau électrique devra peut-être communiquer avec la climatisation et l’éclairage. »), autre éditeurs de logiciels ou encore éditeurs de plateformes collaboratives. Un seul mot d’ordre : travailler ensemble !

Finalement, selon Bertrand Lack, il sera nécessaire de prendre en compte le BIM, de « penser BIM » dès la conception des produits. « Prenons l’exemple d’un propriétaire de bâtiment qui souhaite démolir celui-ci et prendre en compte la problématique du recyclage des déchets. Aujourd’hui, les produits Schneider Electric disposent chacun d’un profil environnemental – qui présente notamment la matière de fabrication. Si le propriétaire avait accès à cette information via la maquette numérique, il pourrait l’utiliser afin de faire les choix les plus judicieux. » Finalement, si le BIM était pris en compte dès le début de la chaine d’information, bien des étapes en seraient donc facilitées !

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