Comment les jeunes professionnels voient-ils le BIM d’aujourd’hui et de demain ? Romain Cabaret, étudiant au CESFA BTP – CESI à Nanterre, apprenti ingénieur en économie de la construction et récent lauréat du Challenge BIM Batimat, nous donne son avis, plein d’enseignements…

Blog du BIM : Quel est votre parcours et depuis quand êtes-vous intéressé par le BIM ?
Romain Cabaret : Après l’obtention d’un bac scientifique en 2012, j’ai suivi une formation d’ingénieur. Je suis actuellement étudiant en Master ingénierie de projet au CESFA BTP. Je m’intéresse au BIM depuis maintenant un peu plus d’un an et je participe à son intégration au sein du bureau d’études en économie de la construction GD ECO, où je travaille en tant qu’apprenti depuis septembre 2014.

Blog du BIM : Comment la nouvelle génération perçoit-elle le changement que représente le BIM ?
R.C. :Mes collègues étudiants ne sont pas suffisamment mobilisés concernant le BIM. Il est vrai que les formations dédiées sont encore très récentes et que certaines entreprises sont hésitantes. Le plus souvent, lorsqu’ils voient ce qu’il est possible de réaliser grâce au BIM, les élèves sont surpris et impressionnés. Ils le sont même à l’excès, pensant ne pas avoir les capacités suffisantes pour y arriver. Pourtant, je l’affirme, le BIM est abordable. Il est donc important de rassurer et d’accompagner les jeunes pour qu’ils passent le cap de la découverte sans encombre. Moi-même, c’est en étant curieux que je progresse : je lis des livres comme « BIM et Maquette Numérique », me renseigne sur Internet, pose des questions à des professionnels comme Pierre Mit, ancien président de l’Untec… Il y a de quoi faire pour monter en compétence.

Blog du BIM : Pourquoi, selon vous, l’avenir s’écrit-il en BIM ?
R.C. : Le BIM est une innovation de rupture qui sera bientôt incontournable. C’est aussi pour ça qu’il génère parfois un sentiment de défiance de la part des professionnels dont le travail semble remis en question. Mais c’est le cas de toutes les technologies de progrès qui changent radicalement des professions. Ne pas prendre le train en marche serait, selon moi, une erreur. Ce n’est pas un gadget : le BIM est réellement utile pour faire la différence, pour travailler mieux et plus vite. Avec GD ECO, nous enregistrons d’importants gains de temps, surtout pour l’évaluation quantitative : cela nous permet de repérer les problèmes en phase étude et de répondre à des appels d’offre avec plus de recul, avec des dossiers plus solides encore. J’en suis convaincu, l’Open-BIM va rapidement devenir la norme. Ceux qui n’auront pas réalisé la transition auront perdu du temps….

Le mot de Guillaume Desforges, gérant de GD ECO
« Romain est en apprentissage dans mon entreprise depuis maintenant deux ans. Il apporte un vent nouveau à mon entreprise en s’intéressant de près au BIM, qu’il arrive à intégrer dans nos process avec intelligence. Cette motivation contagieuse nous engage, tous mes collaborateurs et moi, sur la bonne voie : le BIM-IFC est une démarche synonyme de qualité pour l’ensemble du monde du bâtiment. »

Blog du BIM : Vous avez remporté le Challenge BIM à Batimat en novembre. Comment votre équipe pluridisciplinaire, composée d’étudiants de différentes écoles, a fait la différence ?
R.C. : Lors du concours, nous avons mis en avant notre vision du BIM, résolument tourné vers l’aspect collaboratif. Ce n’était pas le projet le plus beau, mais c’était le plus « BIM ». Nous avions pleinement intégré la notion d’interopérabilité permise par le format IFC. De l’architecture à l’économie de la construction, en passant par l’aspect environnemental, nous avons reproduit l’ensemble de la chaîne de conception d’un projet dans une seule maquette partagée. Les logiciels Archicad, ATTIC+ et Archiwizard, tous en IFC, nous ont permis d’avancer main dans la main et d’intégrer toutes les considérations qu’il faut avoir pour un projet tel que le pavillon français pour l’Exposition universelle de 2025.

Blog du BIM : Qu’avez-vous retenu de cet exercice ?
R.C. : Au-delà du concours, qui permet de développer un réseau de personnes impliquées dans le BIM et d’apporter une bonne visibilité aux compétences de nos entreprises respectives auprès des donneurs d’ordres, ce projet a contribué à mon apprentissage de la maquette numérique et m’a permis de me sensibiliser à des problématiques transverses. Nos métiers sont parfaitement complémentaires, totalement corrélés. L’aspect environnement est central par exemple. Nous devons penser « coût global » en ayant une vision sur le long terme. Le BIM permettra d’évaluer toujours plus finement les coûts de maintenance et d’exploitation. Par exemple, nous pourrons évaluer les consommations énergétiques en prenant en compte la rotation des bâtiments en fonction de l’exposition au soleil. L’informatique est là pour nous aider à améliorer le bâtiment. Et je compte bien en faire profiter mon entreprise !

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