Après six ans de développement, l’IFC4 a vu le jour en 2013. Bernard Ferriès, membre de Mediaconstruct et un des représentants de BuildingSmart France lors des réunions techniques internationales, rappelle les avantages de cette dernière version des IFC.

Les IFC constituent un modèle sémantique basé sur la notion d’objet (Open BIM). C’est la seule solution pour la transmission de données entre deux logiciels issus d’éditeurs différents. Entre 1997 et 2013, les IFC ont connu plusieurs mises à jour successives. Dernière en date, l’IFC4 a été achevée et reconnue Norme ISO 16739 en mars 2013. Certains éditeurs précurseurs ont d’ores et déjà développé des logiciels capables de la lire et d’écrire en IFC4 (Revit avec son module open Source d’import-export ou Cype avec son IFCBuilder). Les 2-3 ans de transition entre la publication d’une révision et sa mise en application arrivant à leur terme, les autres éditeurs devraient suivre le mouvement cette année.

Les apports de l’IFC4

Conçu dans la continuité des IFC2X3, l’IFC4 représente une amélioration globale de la qualité du modèle. La plupart des classes ont été maintenues et seules 113 ont été ajoutées (766 classes au total contre 653 pour l’IFC2X3). Cette nouvelle version n’en offre pas moins de nouveaux avantages notables. Bernard Ferriès nous en présente quelques-uns.

  • Une meilleure concordance des interprétations. Jusqu’à cette version, la multiplicité des possibilités d’interprétation d’un élément pouvait complexifier les échanges de données. « L’IFC4 a corrigé ce problème en réduisant les divergences d’interprétation du modèle », explique-t-il. .
  • Une liste exhaustive d’objets types. Ont été ajoutées par exemple, la classe IfcBoiler qui décrit les chaudières et la classe IfcBoilerType pour les chaudières types.
  • Possibilité d’une analyse énergétique et d’un bilan carbone. L’IFC4 permet une amélioration du traitement de l’analyse énergétique grâce aux limites d’espace et à l’ajout de la notion de zone spatiale.

De plus, grâce à la France, le modèle IFC comporte désormais des propriétés traitant des impacts environnementaux (Environmental impact values). « Concrètement, les informations des FDES* de la base de données INIES ont été intégrées dans l’IFC4 », précise Bernard Ferriès

  • Une plus grande souplesse de modélisation des formes. L’extension des représentations géométriques possibles permet de modéliser des formes plus complexes (NURBS : non-uniform rational b-spline representation). A la clé : plus de liberté pour les architectes.
  • Une visualisation plus simple des objets. La géométrie tessélée (tesselated geometry) a été introduite dans l’IFC4 pour simplifier la représentation des formes complexes.
  • Une documentation plus accessible. L’IFC4 a fait l’objet d’une traduction partielle en français qui est exploitée dans la documentation officielle du format.

Les possibilités d’évolutions de l’IFC4

« Si les IFC4 pourront évidemment évoluer, je pense qu’il ne s’agira pas tant d’une nouvelle version que d’extensions. Selon moi, celles-ci pourraient se faire dans deux directions. D’une part, pour le bâtiment : s’il n’est pas exclu d’ajouter de nouvelles classes (le point d’équilibre nous semble toutefois avoir été atteint), on procèdera plutôt par l’ajout de nouvelles propriétés. D’autre part, il faut noter qu’aujourd’hui les IFC ne traitent pas du tout des infrastructures. La seconde extension en cours de développement portera sur les infrastructures, projet au sein duquel la France est très active », conclut Bernard Ferriès.

* Fiche de déclaration environnementale et sanitaire

 

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