L’agence d’architecture Patriarche & Co a intégré le BIM de manière progressive et l’utilise quotidiennement pour ses échanges internes comme externes. Comment s’y est-elle prise ? De quelle manière fonctionnent ces échanges ? Fort de ses dix ans d’expérience chez des éditeurs de logiciels (tels que Nemetschek et Autodesk) qui lui ont permis de s’imprégner du BIM, l’architecte Franck Lemasson est désormais référent BIM chez Patriarche & Co. Il nous explique les étapes de cette transition en douceur.

Une intégration du BIM progressive et naturelle

Dès l’origine, Jean Loup Patriarche fit le choix d’une approche anglo-saxonne en intégrant des ingénieurs au sein de Patriarche & Co. « Aujourd’hui l’agence comprend des architectes, des ingénieurs structure, travaux, urbanisme, fluide… ainsi que des économistes de la construction, précise Franck Lemasson. Cette dimension multi-métiers a sans nul doute favorisé l’optimisation des échanges internes. »
Dans les années 1990, à l’heure de l’informatisation des agences, Patriarche & Co fait le pari d’opter non pas pour un outil de CAO de base mais pour un logiciel orienté métier (ALLPLAN). « L’agence a ainsi naturellement intégré la modélisation 3D. Faire du BIM n’est pas si complexe dès lors que l’on adopte une démarche appropriée dès le départ, affirme Franck Lemasson. Dans notre cas, le terrain était favorable pour une transition fluide vers le BIM. Depuis, nous n’avons cessé de développer les échanges collaboratifs autour du concept architectural, en interne mais aussi en externe.»

Des échanges BIM pour une collaboration optimisée

Comment se déroule ces échanges exactement ? Exemple avec le projet de réhabilitation de 27 000 m2 de bureaux pour Safran à Château-Fort (Saclay). « Bien que le BIM soient souvent associé à des projets de construction neuve, il est tout aussi intéressant, voire plus sur de la réhabilitation. Ici, nous avions un projet d’envergure, avec d’importants enjeux de coûts, des délais assez court – 8 mois environ- et le maître d’ouvrage souhaitait s’orienter vers le BIM. Nous avons donc clairement mis l’accent sur le BIM », raconte Franck Lemasson.
Première étape pour l’architecte : ressaisir le bâtiment dans son état actuel sur la maquette. Il a ensuite dessiné les modifications sur ALLPLAN, en étroite collaboration avec l’économiste. Puis la maquette IFC a été exportée dans ATTIC+. « Le fait d’avoir conçu cette maquette BIM avec l’économiste nous a permis de travailler en temps réel avec le client, non seulement pour valider un concept architectural mais aussi des options techniques et économique, explique Franck Lemasson. A chaque modification (déplacement des cloisons vitrées par exemple), le client avait une idée de l’impact budgétaire que cela impliquait et pouvait prendre sa décision en connaissance de cause. »

En parallèle, l’architecte a également travaillé avec le pôle fluide qui utilise Nova de Trimble. « Etant donné que ce projet portait sur des bureaux et des laboratoires, les contraintes fluides (ventilations….) étaient importantes. Ici aussi, nous avons pu voir les incidences qu’avait le cloisonnement ou la réunion d’espaces, et valider chaque action en temps réel avec le client. »
Pour chacun de ces échanges (entre Allplan et Attic+ comme entre Allplan et Nova), les membres de l’agence ont utilisé les IFC. « Rien n’est figé, nous nous devons d’adapter nos outils et nos formats d’échanges. L’IFC évolue régulièrement et nous permet de communiquer toujours mieux entre acteurs du projet. Nous sommes donc de fervents adeptes de ce format ! » assure Franck Lemasson.

Finalement, ces échanges BIM en IFC, ont permis à l’agence Patriarche & Co d’être très réactive, voire de travailler en temps réel sur certains aspects. Le projet fut donc mené dans les délais imparti et en respectant le budget approuvé par le maître d’ouvrage. « Au final, nous avons délivré au client les DOE… en BIM (une approche que nous défendons ardemment !). Nous lui avons aussi fourni le projet Allplan dans lequel il a pu retrouver tous les modèles. Grâce à une visionneuse, il sera ainsi en mesure de tout voir et d’exploiter la maquette au jour le jour pour sa gestion de patrimoine », conclut Franck Lemasson.

 

 

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