»  Retour sur la conférence  « Dans les pratiques BIM, quels signes de confiance existent : outils d’autocontrôle et de prévention des risques, certifications, démarche qualité, charte éthique… ? » qui clôturait BIM World, preuve que le sujet de la « certification » reste au cœur des débats et des attentes. 16h30 le 30 mars, BIM World, 6 intervenants aux pupitres, pour un sujet de fond « les signes de confiance » dans le BIM. Après deux interventions – l’une sur « comment les outils numériques BIM permettent d’anticipent différents type de risques » par E. Digiacomo d’Autodesk ; et l’autre sur la démarche de qualité interne dans le cadre de projet BIM par D.Dureisseix de Vinci Construction France – le cadre est posé.

Au regard des exposés introductifs, quels sont les signes – les signaux de confiance qui peuvent exister dans le BIM ? Qu’est-ce qui serait de nature à donner confiance dans la valeur digitale du projet réalisé ? Si la certification des outils openBIM existe au travers de buildingSMART international, la certification professionnelle – des personnes – fait toujours débat en France C’était d’ailleurs le thème des journées d’EDUBIM de 2016. Qu’est-ce que l’on certifie : une formation, un diplôme, des expériences, une maturité « BIM » ? Une question synonyme de référentiels de compétences dans le public, dont les évolutions nécessitent souvent une dizaine d’années. Les conclusions étaient alors qu’une première marche – plus facile à établir et à franchir – serait de s’inspirer de ce qui a été réalisé dans les SIG, à savoir une charte d’éthique. « Une charte d’éthique BIM témoigne de la nécessité d’apporter un cadre commun de reconnaissance pour les professionnels dans les pratiques de leurs métiers, dont les donneurs d’ordre veulent que celles-ci soit adoptées par le plus grand nombre. Il ne s’agit pas de sanctionner, mais d’accompagner les professionnels dans leur démarche, afin qu’ils puissent conserver toute la crédibilité liée à leur métier » explique E.Natchitz (de l’EIVP) qui conduit le groupe de travail de Mediaconstruct qui s’est lancé sur ce sujet. Résultat : 9 principes –  de crédibilité du signataire, de transparence et d’engagement – sont aujourd’hui soumis à l’avis de tous. Cf consultation jusqu’au 29 avril : https://goo.gl/forms/I4uATmu1VjaCLyqn2

Ludovic Vaz (Syntec Ingénierie) confirme la tendance par l’annonce d’une réflexion en cours avec Certivéa sur une certification de projet, et non de personnes. Pour que le BIM ait ce potentiel sur le cout global et la réduction de sinistralité, il faut que la production de l’architecture de la bases de données livrées soit « processisée ». Il faut partir des besoins et usages des maîtres d’ouvrages et des exploitant, les clarifier : ils n’achètent pas du BIM mais un bâtiment avec des performances.  L’idée est de répondre à une obligation de résultats et non de moyens, aux professionnels de savoir travailler avec le BIM pour y parvenir. En formalisant différents « profils» – sortes de référentiels de ce que doit contenir la maquette – certifier consisterait alors à vérifier la conformité des données en sortie en regard de la demande de départ.

Une piste qui répondrait aux préoccupations des maitres d’ouvrage, comme le précise A.Ferré (USH). Le signal de confiance est pour nous la chaine de fiabilisation de la donnée, l’accessibilité de la data, qui intègre la vie de la donnée dans l’organisme. La maitrise d’ouvrage n’est pas là pour contrôler le métier de la maitrise d’œuvre : le BIM introduit plus de transparence et responsabilise plus. « Nous avons la volonté d’avancer en marchant ensemble : avec les procédures PUCA, le MO a la possibilité de travailler avec des professionnels qui ont des niveaux de maturité BIM différents. BIMétrics est un des moyens de s’autoévaluer. Reste à voir comment le BIM vient s’intégrer dans les certifications de construction existantes, dans une logique BIM construction-Exploitation.

A-L. Gillet de la SMA était aussi présente pour réagir. Tout ce qui peut témoigner des compétences des professionnels est un signe positif pour l’assureur. Dans le cadre des pratiques professionnelles, ce qui reste le plus important ce sont les compétences métier ; en cela le BIM, en tant qu’outil, n’a pas d’impact particulier sur l’assurance qui est une assurance d’activité !  A l’inverse des « BIM Managers » dont les compétences sont difficiles à établir du fait d’une hétérogénéité des missions selon les projets, comme nous avons pu le remarquer dans plusieurs appels d’offres. Et là nous manquons de référentiels. De même, concernant la sinistralité, il n’y a pas assez de REX qui permettraient de montrer comment et dans quelle proportion le BIM serait un atout de la qualité. il est difficile d’estimer les impacts du BIM collaboratif – en termes d’assurance décennale – car il n’est pas encore généralisé, il n’y a pas de contentieux et de jurisprudence associée. Néanmoins de par son potentiel de simulations et en tant que « fiabilisateur » des données du bâtiment numérique tel que construit, le BIM devrait être une aide précieuse pour le travail d’expertise des assureurs qui sont friands de tout ce qui touche à la sécurisation des risques « 

X