A quelles conditions le smart building tiendra-t-il ses promesses ?

Déc 18, 2019

Les données sont le pétrole du XXIème siècle pour les bâtiments intelligents : il serait dommage de priver le marché des données de construction, tout en gardant à l’esprit que transition numérique et transition énergétique sont connectées. C’est pourquoi bSFrance :

  • a participé au dernier Smart bati day avec un webinaire sur le BIM bas carbone (lien) ,
  • été interviewé par « Valeurs Energie » : cf article
  • et a publié une tribune dans « Le Point » reproduite ci-dessous.

Que veut dire smart building ?

Avec le déploiement du numérique dans la Construction, deux ouvrages sont livrés à l’issue de la phase de réalisation : l’ouvrage réel et son jumeau numérique ou virtuel. Celui-ci doit être capable d’embarquer toutes les informations (surfaces, cotes, notices d’équipements…), complétées par des données captées en temps réel durant son exploitation pour permettre de comprendre et d’agir sur son comportement. L’ouvrage intelligent sera celui qui pourra évoluer au gré des aléas rencontrés durant son cycle de vie.

Passer du big data au smart and small data: l’enjeu

Le jumeau numérique c’est justement du smart data ! C’est un système d’information qui relie, agrège de nouvelles données, et fait communiquer des objets entre eux. Comme dans les télécommunications avec l’IP (Internet protocol), il est nécessaire d’établir des protocoles normalisés, sur la définition et les propriétés des objets construits pour les connecter, les faire dialoguer et piloter leur comportement en phase avec les objectifs énergétiques.

Quel est le risque actuellement ?

Certains fournisseurs poussent déjà des solutions qui, de fait, rendent les acteurs captifs. L’industrie Télécoms a compris au démarrage de l’ère internet que l’absence de protocole normalisé et partagé était un frein à son expansion. Il se pose la même question pour l’internet des objets (IoT). L’interopérabilité est un gage de développement.

En clair, il faut une interopérabilité des données et machines pérenne…

Oui, donc issue d’une norme, fruit d’un consensus interprofessionnel pour répondre aux besoins du marché. La filière de la Construction développe cette interopérabilité « standardisée » depuis plus de 20 ans avec une gamme complète de normes. C’est l’openBIM, qui est maintenant reconnu par l’Europe et le Word Economic Forum, et exigé par certains Etats. Il y a donc urgence à mobiliser toutes les parties prenantes pour que l’openBIM s’étende sur l’ensemble du cycle de vie des ouvrages construits.

Quels autres défis à relever ?

Accompagner tous les acteurs de la Construction dans le déploiement de l’openBIM qui place notre Industrie en pointe dans la transformation numérique. C’est une des missions de buildingSMART France – avec MINnD – qui propose guides de bonnes pratiques, webinaires, mooc openBIM avec le Cnam ou encore ateliers BA.ba et conférences techniques dans des évènements comme BIM World*. Enfin, reste à généraliser la numérisation du parc de bâtiments existants pour y injecter tout ce qui va être nécessaire d’intelligence pour le placer sur la trajectoire « bas carbone » (par de nouveaux matériaux, la connectivité des équipements, le suivi de la consommation d’énergie, données locales et stockage…).

* Retrouvez le village openBIM construction du 30 mars au 1er avril 2020 à BIM World : EXPOBSFRANCE code gratuit pour l’exposition et code : BSFRANCE20 pour le Congrès

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