Associer la force du BIM, pour la modélisation et l’analyse des données bâtiment, à la capacité du SIG (système d’information géographique), qui cartographie les territoires comme aucun autre outil, est un des projets menés dans MINnD par Christophe Castaing, vice-président de Mediaconstruct et qui préside le Comité scientifique et technique au sein de l’association. Pourquoi ce rapprochement lui semble être une évidence ?
BIM et SIG (système d’information géographique) ont des problématiques communes : les deux outils proposent une modélisation des objets et une analyse de l’environnement spatial. Le premier à l’échelle des bâtiments et des infrastructures, avec de plus en plus de possibilités d’analyses pour garantir qualité de construction, facilité de gestion tout au long du cycle de vie de l’ouvrage et gains de temps. Le second au niveau des cartes géographiques étendues, puisque l’outil permet de représenter et d’analyser l’ensemble des éléments géométriques existants, sans pour autant entrer dans les détails techniques des bâtiments comme c’est le cas avec le BIM.
BIM et SIG : des points de convergence
Conscient que cette frontière peut être comblée, Christophe Castaing travaille au rapprochement du BIM et du SIG dans le cadre du projet MINnD (modélisation des informations interopérables pour les infrastructures durables). « Depuis plus de deux ans, nous menons une réflexion avec Open Geospatial Consortium afin de trouver un modèle conceptuel fonctionnel. » En associant les deux outils déjà utilisés quotidiennement, mais de manière indépendante, par les entreprises et collectivités locales, la transmission de l’information sera simplifiée et beaucoup mieux assurée.
« Cette convergence est nécessaire pour réduire le temps de gestion et limiter, ainsi, de potentielles incohérences, continue Christophe Castaing. Il faut simplifier ces échanges qui existent déjà, mais de manière trop disparate et sans standard : des gains de productivité sont réalisables. » L’agrégation des modèles issus du BIM et des modèles issus du SIG ouvrent des perspectives de développement pour modéliser des villes complètes, et plus encore…
S’engager dans l’interopérabilité entre les systèmes
Défi des défis, cette « fusion » entre les systèmes nécessite une interopérabilité poussée. Créer des ponts entre les standards est une des priorités du groupe : du côté du BIM le langage IFC tient la corde, du côté du SIG, le GML (geography markup language) est le standard d’échanges couramment utilisé pour les données d’information géographie et de géomatique. « Une fois que le modèle commun sera trouvé, explique Christophe Castaing, chaque système alimentera l’autre d’une mine d’informations. Les éléments ajoutés pourront être envoyées vers la data base via un portail web dont les spécificités techniques restent à définir. » Ce référentiel de modélisation informatisée pourra être accessibles aux acteurs qui utilisent déjà les outils de manière indépendante. Affaire à suivre…